Le 26 juin 2020, le Réseau des Femmes Médiatrices de la Méditerranée a tenu un webinaire intitulé « Le COVID-19 et les pourparlers de paix : défis et opportunités ».

Alors que le COVID-19 a réduit au silence la moitié des routes, du ciel et des eaux du monde, des conflits meurtriers persistent à ravager un bon nombre de pays d’Afrique, d’Asie, du Moyen-Orient et d’Amérique du Sud, bien qu’ils ne soient point épargnés par le virus. Dans un tel contexte, la capacité de la diplomatie à agir et empêcher l’aggravation de la situation a été fortement limitée en raison des restrictions de voyage et des mesures préventives. Les pourparlers de paix ont été annulés ou reportés et l’attention internationale vis-à-vis des contextes fragiles a été détournée vers les défis auxquels chaque pays se trouve confronté, en provoquant des conséquences politiques et financières significatives..

Malgré tout, les optimistes ont fait valoir que la pandémie pouvait également se transformer en une occasion de conclure des pourparlers de paix. L’idée derrière cet optimisme est qu’en présence d’une catastrophe naturelle, les belligérants ont l’occasion de saisir une opportunité pour collaborer et faire face aux conséquences inattendues de la calamité. Mais la pitié et la miséricorde à elles seules n’ont jamais été suffisamment décisives pour résoudre les conflits. En effet, la plupart des pays déchirés par la guerre et confrontés au COVID-19 ont déjà vécu des épidémies mortelles de même que des catastrophes naturelles. Tel est le cas du Yémen, par exemple, régulièrement frappé depuis le début de la guerre, par de fortes pluies, des orages et une flambée dramatique de choléra qui a contaminé près de 700 000 personnes seulement en 2019.

Bien qu’il soit fort probable que les conflits se poursuivent indépendamment du COVID-19, les femmes et les filles paient déjà le fardeau indirect de la pandémie. Pourtant, s’il on considère les processus de paix en matière de genre, le COVID-19 pourrait représenter une occasion. Depuis le début de la pandémie, les femmes artisanes de la paix se retrouvent en première ligne dans des endroits où le manque de ressources économiques, sécuritaires et politiques pourrait entraîner les pays dans une spirale de violence et de maladie.

En compagnie de Mme Anna Cervi, membre du RFMM et directrice de pays pour la Syrie auprès du Conseil norvégien pour les réfugiés, M. Mauro Garofalo, responsable des relations internationales de la Communauté de Sant’Egidio, M. Matthew Rowan, directeur des Nations unies à l’International Crisis Group, et de Mme Muna Luqman, présidente de la Fondation Food4Humanity et co-fondatrice du Rèseau de solidarité des femmes, le webinaire a abordé d’importantes questions à savoir :

  • La pandémie va-t-elle apaiser les tensions au sein des pays déchirés par la guerre ?
  • Dans quelle mesure le COVID-19 remet-il en question les efforts de médiation ?
  • Est-ce là l’occasion pour les bâtisseuses de paix de figurer comme actrices centrales dans la résolution des conflits ?

Programme du webinaire